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5.3 Une indignation juste
La Colère de l’Amour contre l’Injustice
Lis Matthieu 21,12–13 et Jean 2,14–15. Que nous révèle la réaction de Jésus face à la manière dont le temple était utilisé au sujet de la colère de Dieu contre le mal ?
Les événements de Matthieu 21,12–13 et de Jean 2,14–15 dévoilent un aspect rare mais important de la nature de Jésus : sa colère juste, qui naît de l’amour et de l’inquiétude pour le bien-être des faibles et des opprimés. La réaction de Jésus face au mauvais traitement du temple montre que Dieu ne reste pas passif devant l’injustice, surtout lorsqu’elle touche les plus vulnérables.
La colère de Jésus dans le temple
Dans le temple, des marchands et des changeurs de monnaie avaient transformé ce lieu sacré de prière et de communion avec Dieu en une « tanière de voleurs ». Ils exploitaient la signification religieuse du temple pour réaliser des profits aux dépens des pauvres, des veuves et des orphelins. La réaction résolue de Jésus – renverser les tables et chasser les marchands – n’était pas impulsive, mais l’expression de son zèle juste pour la sainteté de Dieu et pour la protection de ceux qui étaient exploités. Sa colère nous montre que le véritable amour ne peut pas ignorer le mal, surtout lorsque celui-ci blesse les faibles.
Colère légitime comme expression de l’amour
Dans Marc 10,13–14 et Marc 3,4–5, nous voyons que la colère de Jésus est toujours accompagnée de compassion et de tristesse. Lorsque ses disciples voulaient tenir les enfants à l’écart, il s’est indigné parce qu’on rejetait les petits qu’il aimait particulièrement. De même, sa colère contre les pharisiens, qui l’accusaient d’opérer des guérisons le jour du sabbat, était empreinte d’une profonde tristesse face à leurs cœurs endurcis. Cette colère n’était pas une explosion impulsive, mais une réaction pénétrante face au mal qui déforme l’amour et la justice.
Enseignements pour notre vie
  1. La colère comme réaction justifiée :
    La colère de Jésus nous enseigne qu’il existe des moments où la colère est non seulement appropriée, mais nécessaire. Lorsque nous sommes confrontés à l’injustice, surtout envers les faibles, nous ne pouvons pas rester indifférents. La colère juste est une expression d’amour lorsqu’elle sert à affronter le mal et à offrir protection.
  2. La colère en équilibre avec la tristesse et l’amour :
    La colère de Jésus n’était jamais égoïste ou destructrice. Elle était toujours liée à la tristesse face au mal et au désir de rétablir la justice et la guérison. Notre colère devrait refléter cette même attitude : amour et volonté de restauration, et non vengeance ou amertume.
  3. Résister à l’injustice :
    Jésus montre que la foi n’est pas passive. Si nous partageons le cœur de Dieu, nous devons activement nous opposer à l’injustice, que ce soit par nos paroles, nos actions ou la prière. Mais, à l’image de Jésus, nous devons toujours refléter l’amour et la compassion de Dieu.
Résumé
La colère juste de Jésus dans le temple et dans d’autres situations nous montre que l’amour et la colère ne sont pas antinomiques. La véritable colère naît de l’amour pour Dieu et pour les hommes et se dresse contre le mal qui détruit et blesse. Pour notre vie, cela signifie que nous ne devons pas accepter l’injustice, mais être appelés à défendre la vérité et la justice avec compassion et dans l’esprit de Jésus.
Comment éviter de déguiser une colère égoïste en « indignation justifiée » ? Pourquoi cela est-il si facile et comment pouvons-nous nous prémunir contre ce piège subtil mais réel ?
Il est en effet facile de confondre une colère égoïste avec une « indignation justifiée », car notre orgueil, nos blessures ou notre désir de contrôle nous influencent souvent de manière inconsciente. Nous avons tendance à justifier notre colère en la présentant comme une défense de la justice, alors qu’en réalité, elle est souvent alimentée par nos intérêts personnels ou des sentiments blessés. Voici quelques moyens de nous protéger de ce piège subtil :
  1. Examiner notre cœur et réfléchir honnêtement
Avant de qualifier notre colère de « juste », nous devrions prendre le temps de nous arrêter et de nous poser honnêtement les questions suivantes :
  • Quel est le véritable déclencheur de ma colère ? Est-ce vraiment une injustice ou s’agit-il de mes attentes personnelles, de mon orgueil ou de mes sentiments blessés ?
  • Pour qui me bats-je ? S’agit-il vraiment du bien d’autrui ou plutôt de mon avantage personnel ?
Une prière comme celle du Psaume 139,23-24 peut aider :
« Scrute-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ; éprouve-moi et connais mes pensées. »
  1. Appliquer les exemples bibliques et les standards de Dieu
La colère de Jésus n’était jamais égoïste ou impulsive. Elle s’adressait toujours à une injustice qui blessait autrui ou profanait Dieu. Notre colère doit se conformer aux mêmes critères :
  • Est-elle motivée par l’amour ? La véritable indignation justifiée est empreinte de compassion et du désir de rétablir les choses.
  • Est-elle constructive ? La colère de Dieu vise toujours à apporter guérison et justice, et non à détruire ou diviser.
  1. Vérifier notre colère dans la prière
Avant de réagir dans la colère, nous devrions l’amener devant Dieu et demander la sagesse (Jacques 1,5). Dans la prière, nous pouvons demander :
  • « Seigneur, ma colère reflète-t-elle vraiment ta justice ? »
  • « Aide-moi à réagir avec amour et sagesse. »
Ainsi, nous laissons Dieu guider notre cœur au lieu d’agir impulsivement sous l’effet de nos émotions.
  1. Pratiquer la patience et la douceur
La colère égoïste est souvent impulsive et vise à imposer quelque chose immédiatement. Nous devrions prendre le temps de réfléchir consciemment et de prier avant d’agir ou de parler. Jacques 1,19 nous rappelle :
« Que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère. »
  1. Chercher des conseils et des corrections
D’autres amis croyants ou mentors spirituels peuvent nous aider à évaluer notre colère de manière objective. Être ouvert à leurs perspectives nous protège contre les actions irréfléchies.
Pourquoi est-il si facile de tomber dans ce piège ?
  • L’orgueil blessé : Nous avons tendance à interpréter des attaques personnelles comme des injustices et à justifier ainsi notre colère.
  • L’illusion de soi : Notre cœur peut nous faire croire que nos actions sont justes, alors qu’elles naissent de l’égoïsme (Jérémie 17,9).
  • La justification culturelle : Notre société valorise souvent l’idée que la colère personnelle est justifiée, surtout lorsqu’il s’agit de défendre nos « droits ».
Comment pouvons-nous nous protéger ?
  • Pratiquer l’humilité : Reconnaître que nous sommes faillibles et que nous avons besoin de la sagesse de Dieu.
  • Adopter l’amour comme norme : La véritable indignation juste est toujours empreinte d’amour, et non d’orgueil ou de vengeance.
  • Adopter une perspective à long terme : Se poser la question : « Ma colère rend-elle gloire à Dieu ? Est-ce qu’elle édifie les autres ? Favorise-t-elle la paix ? »
Si nous examinons notre colère à la lumière des critères de Dieu et que nous la laissons guider par l’amour et la compassion, nous pouvons éviter de déguiser une colère égoïste en « indignation justifiée » et agir véritablement d’une manière qui honore Dieu et sert autrui.
L’enseignement de la colère juste de Jésus dans la section 5.3 « Indignation justifiée » nous défie de ne pas accepter passivement l’injustice qui nous entoure, mais d’agir activement dans l’esprit d’amour et de vérité. Parallèlement, il nous encourage à examiner de manière critique nos propres motivations afin de nous assurer que notre colère repose véritablement sur la justice et non sur l’égoïsme ou un orgueil blessé. Ces principes trouvent une application pratique dans notre vie quotidienne et transforment notre foi de manière profonde.
  1. Reconnaître et dénoncer l’injustice
L’action de Jésus dans le temple nous montre qu’il existe des moments où le silence n’est pas une option. Lorsque nous sommes témoins d’injustices, d’exploitation ou d’abus – que ce soit dans notre environnement personnel, dans la société ou à l’échelle mondiale – nous, en tant que disciples du Christ, sommes appelés à défendre la vérité et la justice.
  • Au quotidien : Par exemple, nous pouvons défendre une personne traitée injustement ou nous engager pour la justice sociale en luttant contre l’injustice systémique.
  1. Relier la colère à l’amour et à la compassion
La colère de Jésus n’était jamais destructrice ni égoïste, mais toujours guidée par la compassion et le désir de restauration. Cela nous rappelle que notre colère ne doit pas naître de la vengeance ou de l’orgueil, mais de l’amour et du désir de faire le bien.
  • Application pratique : Lorsque nous sommes en colère, prenons un moment pour réfléchir si notre réaction favorise la paix et la guérison ou si elle ne fait qu’exprimer notre frustration.
  1. L’auto-examen et la prière
Il est facile de confondre colère contre l’injustice avec des sentiments personnels, surtout lorsque nous nous sentons blessés ou rejetés. Par la prière et la réflexion, nous pouvons examiner nos motivations et chercher la direction de Dieu avant d’agir.
  • Dans la foi : La prière nous aide à chercher la perspective de Dieu et à purifier nos cœurs de l’orgueil et de l’égoïsme (Psaume 139,23-24).
  1. Agir activement contre l’injustice
L’action de Jésus dans le temple démontre que la foi ne se limite pas à la prière, mais qu’elle appelle également à une action concrète. Nous sommes appelés à ne pas seulement prier, mais à agir lorsque nous sommes témoins d’injustice, en défendant les faibles, en dénonçant les abus et en agissant avec amour et sagesse.
  • Mise en pratique : Cela peut signifier encourager quelqu’un qui subit l’oppression ou œuvrer pour des solutions justes lors de conflits.
  1. Rendre visible notre foi
Lorsque nous alignons nos réactions face à l’injustice sur le caractère de Dieu, notre foi devient visible. La colère juste de Jésus était l’expression de son amour – de même, par nos actions et nos paroles, nous pouvons refléter l’amour et la justice de Dieu.
  • Au quotidien : Par exemple, nous pouvons montrer aux autres que la véritable force ne réside pas dans l’action impulsive, mais dans la sagesse et la patience, même dans des situations difficiles.
Foi au quotidien : Apprendre de Jésus
L’histoire nous rappelle que la foi ne consiste pas seulement à éviter le péché, mais à faire activement le bien en défendant les faibles et en œuvrant pour la justice et la paix. En même temps, nous devons reconnaître que notre colère doit être atténuée par l’amour et la compassion pour éviter qu’elle ne devienne destructrice.
La colère de Jésus dans le temple était l’expression de son amour divin et de son désir de guérison et de justice. Pour nous, cela signifie mettre notre foi en action, examiner notre colère et la vivre toujours dans l’amour et dans l’esprit de Jésus.

La colère juste ne naît pas de l’orgueil ou de la vengeance, mais de l’amour – elle défend le bien, protège les faibles et aspire à la guérison et à la justice.

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